L’art d’accorder sa batterie comme un professionnel
Cela fait quelques mois que vous avez acheté votre set de batterie. Tous les jours, vous passez en moyenne 1h dessus. Comme d’habitude, vous vous asseyez et vous commencez à jouer. Après quelques notes (car oui, il y a des notes en batterie) vous entendez quelques sons dissonants qui cassent la dynamique du morceau. Votre batterie a peut-être besoin d’un accordage. Comment faire ? Suivez le guide. Vous n’allez pas accorder votre batterie à tout bout de champ, mais c’est toujours bon de savoir comment s’y prendre.
Une batterie produit des notes
Effectivement, si vous n’avez jamais entendu ces différentes tonalités, c’est que vous n’avez jamais assisté à un accordage de batterie. « La peau » de la batterie joue un rôle crucial sur les notes produites. À l’image d’une timbale, ces peaux influencent grandement la hauteur de la note produite (on parle alors de pitch dans le jargon).
Il est important de savoir quelles notes vous voulez produire avec votre batterie. L’accordage d’une batterie se résume à :
- Accorder les toms,
- Accorder votre caisse claire,
- Accorder la grosse caisse.
Pour qu’un accordage se fasse dans les normes, il faut que vous ayez un clavier à proximité. C’est un moyen qui vous permettra de garder les notes que vous avez sélectionnées. L’important c’est de savoir comment votre batterie va sonner. Il n’est pas important de se focaliser sur l’harmonie dans un premier temps.
Accorder les toms
Les toms comportent ce qu’on appelle une peau de résonance. C’est l’élément qui définit la tonalité de votre fût. L’accord des toms devra se faire en étoile. Commencez par l’accord de la tom basse. Mais dans un souci logique, il est préférable de commencer son accordage par le tom aigu. En effet, c’est le fut qui présente la plus petite des dimensions. Et plus le fut est petit, moins il a d’amplitude. Cela signifie que la gamme de note dans lequel il peut sonner « haut/bas », «étouffé/étranglé » est réduit. Un tom aigu accordé trop bas sonne sans projection.
Procédez donc de la manière qui suit : tom alto – tom médium- tom basse. Ces trois futs bien accordés jouent une note précise. Avec trois toms, vous pouvez avoir trois notes différentes, bien évidemment avec des intervalles réguliers.
Accorder la caisse claire
Il faut savoir qu’un fut possède une peau de résonnance et une peau de frappe. Le caractère principal d’une caisse claire c’est son attaque. Beaucoup préfère donc commencer le réglage d’une caisse claire par la peau de frappe. L’accordage se fait comme pour les toms. Trouvez le son le plus grave et laissez reposer. Vous allez revérifier par la suite. Vous allez donc procéder par seizième de tour. Indispensable pour trouver la note que vous voulez et l’attaque nécessaire.
Ensuite, ce sera au tour de la peau de résonance. C’est une étape qui vous permettra de trouver un bon timbre à votre caisse claire. Un bon accordage vous permet d’avoir un son propre et efficace.
L’accordage de la grosse caisse
Si vous voulez un son grave et généreux, vous ne devez pas négliger l’utilisation des peaux non trouvées. En effet, si l’ouverture sur la peau de résonance est trop importante, c’est comme avoir une grosse caisse sans peau. Une grosse caisse est accompagnée d’un kick et d’un sustain. L’accordage d’une grosse caisse passe donc par la décision d’une bonne résonance et un kick marqué. Pour cela, choisissez une tension élevée.
Vous voulez un son aussi grave que possible ? Ce sera la note la plus basse que vous pouvez obtenir. N’oubliez pas de protéger votre peau de frappe par un patch. Si voulez donc un sustain élevé, choisissez le même pitch pour sa peau et sa peau de frappe.
L’accordage d’une batterie en résumé
C’est une opération qui est complexe. Si vous ne vous sentez pas apte à le faire, vous pouvez recourir aux services d’un professionnel. Mais si l’on doit résumer, cela se déroulerait comme suit :
Étape 1 : la peau de résonance de chaque fût.
Étape 2 : avec des clés de batterie, vous allez tourner chaque tirant de chaque fût d’un demi-tour. Répétez l’opération jusqu’à ce que toutes vos vis aient fait environ 3 tours.
Étape 3 : Prenez un des fûts et frappez-le. Avant de passer à l’étape suivante, vérifiez que vous avez un son clair et sans distorsion.
Étape 4 : Revoir la peau de frappe, celle qui confère tonalité et attaque à votre fût. Si vous voulez obtenir l’accordage idéal, il faut que vous entendiez une tonalité différente pour tous les éléments.